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Marianne-Madelon
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29 octobre 2015

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Comme ça me va bien de t'écrire! La maisonnée dort, je suis réveillée, le jour se lève sur Florence. Un ciel pur, pas un nuage. Les voitures et camionnettes de livreurs circulent, la ville s'éveille.

 En parlant de la vie de la ville, je fais la constatation qu'ici comme à Pise, nous avons croisé quelques mendiants, des vendeurs noirs de breloques, mais comme dans toutes les grandes villes; et que contrairement à chez nous, il n'y avait pas de femmes voilées. Pourtant ils reçoivent des immigrés. Celà voudrait-il dire que tous les migrants-déportés, restent dans le sud de la botte? Ou qu'ils sont parqués à l'abri des regards? Je ne sais.

 Florence est une ville très vivante, commerçante et touristique, bien sûr, mais il n'y a pas une échoppe fermée, pas une boutique le rideau baissé, ça change avec le sud de la France, avec les centres-villes qui se dépeuplent au profit des aires des grandes surfaces qui, comme les boas, avalent tout.

 La journée fut belle mais dure, dure pour les pieds, les jambes, le corps. Je suis éreintée . 

Ce matin, nous avons vu une petite merveille, sur l'autre rive de l'Arno, dans l'église Ste Marie del Carmine, précisément  la "Chapelle Brancacci" . Des fresques d'une simplicité apparente, dans des teinte claires, fraîches, représentant des scènes religieuses, mais transposées au xiv et xvème siècle , avec les vêtements d'époque, les personnages étant les contemporains du peintre, représentés avec leurs mimiques, leurs visages propres; le peintre s'est d'ailleurs représenté, avec Brunelleschi, l'architecte de la coupole du Duomo. Puis nous nous sommes dirigés vers le Duomo, la Cathédrale Ste Marie del Flore, nous sommes rentrés dans le Baptistère, roman, à l'aspect sévère, mais dont la voûte ornée de mosaïques est une splendeur. De là nous sommes entres dans la cathédrale, qui est décevante. Je ne sais si ça si t'avait fait la même impression? Austère malgré le gothique, peu éclairée, une rosace riquiqui par rapport à Notre Dame de Paris ou à la cathédrale de Reims, lourde, rien de remarquable, si ce n'est l'extraordinaire coupole  qui, outre sa taille, possède des fresques d'une indéniable beauté; ainsi que le pavement de marbre aux différentes couleurs. A cette époque là les Toscans étaient passés maîtres dans l'art des incrustations de pierre. Ensuite les enfants ont eu le courage de monter jusqu'en haut du Campanile, nous, nous sommes allés à la recherche d'une boutique de chocolats, ce qui n'est pas évident à Florence, ces gens là étant plus portés sur les glaces. Après la halte à la pizzeria, C. Nous a suivi et nous avons visité le musée étrusque , qui en valait la peine.

 

 Ce matin : " Galleria Dell Accademia" , et, placé sous une rotonde, le " David" de Michel-Ange. D'autres sculptures inachevées de cé génie, et des peintures religieuses, et des vierges à l'enfant, à profusion. On sort de là, saoul, par tant de chefs-d'œuvres. Puis à deux pas, déambulation dans le marché central. Tout à fait différent, mais pas tellement , il y a de la beauté dans les produits de la " bouffe", surtout quand ils sont bien présentés, qu'ils sont le plus naturel possible, qu'ils excitent les papilles et les sens. Arrêt dans la rue à côté, pour se sustenter. J'ai bien apprécié les raviolis aux épinards, à la crème et parmesan, légers, aériens.

 Guère plus loin, dans la foulée nous sommes allés voir la "Chapelle Médicis" où là encore, Micel-Ange a laissé sa trace, et quelle trace! Sur les tombeaux Julien, duc de Nemours, fils cadet de Laurent le Magnifique, et sur l'autre, Laurent II son petit fils. Sur l'un est représenté Le Jour et la Nuit, sur l'autre l' Aurore et le Crépuscule. Que dire.. On voit en vrai ce qui est mis dans les livres d'histoire, si tant est que les jeunes maintenant aient un rapport aussi proche avec la culture. Par contre la chapelle elle-même est moche. A trop vouloir éblouir, on gâche tout. C'est une concentration d'incrustations de marbres de différentes couleurs, du sol jusqu'à la coupole, dans une chapelle sombre, triste à mourir. Mais, c'est ça, à mourir, puisqu'il y a 6 tombeaux en marbre, énormes, lourds, trop imposants. P.E. a fait la comparaison avec le tombeau de Napoléon aux Invalides, et l'avis était sans discussion. Il faut bien trouver des défauts à cette ville magnifique.

 Car la ville en soi est très attachante, vivante,avec des boutiques au goût exquis. Des grandes marques aux petites échoppes, tout regorge d'originalité, de préciosité. Il y a une quantité de librairies, de boutiques specialisées en enluminures, en calligraphie, en mode bien sûr, en cuir n'en parlons pas, en reproduction des œuvres d'art, en travail des faïences, jusqu'à un barbecue inclus dans un support en faïence jaune ! 

Quand nous rentrons à l'appartement j'ai les pieds en bouillie. C'est là que je me rends compte concrètement , combien les années passent...

 

 Aujourd'hui, nous avons pris le train, direction Lucques ou Lucca.

 C'est une ville dont le cœur est ceinturé par des remparts de briques rouges. Une ville du Moyen-Age, du Quatroccento, aux rues étroites,aux édifices qui m'ont fait penser plus d'une fois à ma ville, à part qu'elle a perdu ses remparts depuis un siècle. On déambule dans les rues, sans voitures, mais avec des vélos, à un rythme lent de badaud.

 Bien sûr, visite des édifices, en particulier la cathédrale San Martino, très belle. Et à nouveau je me pose la question, : comment ont-ils édifié des églises romanes aussi hautes? En France on n'atteint jamais ces hauteurs. Il faut que je me renseigne. Dans le chœur , la voûte est peinte d'une fresque remarquable. Plus loin un tombeau en marbre blanc, avec un gisant, une femme, " Ilaria del Carreto" , du début du XV ème  est une merveille de délicatesse, de finesse, de précision du détail du costume jusqu'au petit chien sur lequel reposent ses pieds; on est touché aussi par les traits de la défunte, morte à 28 ans.

 Donc la promenade dans la ville se fait tranquillement dans un tracé de rues en damier, héritage des romains qui ont laissé des traces: sous une église, dans ce qui pourrait être une crypte , nous nous sommes trouvés face à des ruines romaines et paléo-chrétiennes. Et chose encore plus étonnante, nous avons mangé sur une place, non carrée, mais ronde, avec les habitations qui épousaient l'ancien théâtre romain. Cela donnait une vision très bizarre, au lieu d'être  dans l'enceinte d'arènes romaines, on était dans la même enceinte , mais au lieu d'y avoir des gradins, on avait les maisons à 3 ou 4 étages qui en faisaient le tour. Très original. Et encore et encore dans les rues, des librairies. Est-ce que ce peuple est plus intello que nous? Savent-ils mieux garder les traces de leur passé ? Sont-ils moins imprégnés de " culture américaine? "En effet, si nous avons vu 2 Mac-Do, c'est bien tout!  Ce n'est peut-être pas étonnant que "slow food" soit né chez eux....savent-ils mieux faire de la résistance dans ce qui paraît être  la modernité ? Sont-ils mieux ancrés dans leur histoire, leur passé ? Je ne sais. Dans tous les cas actuellement les "tablettes" ne remplacent ni le papier, ni les librairies. 

Dernier jour. Temps splendide, soleil sur toute la ligne. Nous avons beaucoup de chance. Ça me rappelle notre voyage à Venise. Tout le monde nous disait :"prenez des bottes, n'oubliez pas les parapluies, il fait froid en hiver à Venise !". Et nous avons passé, après les fêtes du jour de l'an une semaine sans pluie, sans froid. il y avait seulement un fond de brouillard qui rendait l'atmosphère douillette. Pas de pluie, heureusement, nos avions oublié les bottes à Paris, chez mes enfants!

Ah! la science du café en Italie! les amateurs comme Papi se régalent. Les cafés, il y en a à chaque coin de rue et les gens le dégustent toute la journée. Je me demande comment ils fon. Moi, au bout de deux, j'ai des palpitations, je me sens mal ; ainsi, ils ont aussi de petites trattorias où ils mangent à toute heure leurs spécialités entre autres les "bruschette", et bien sûr les glaces. On est loin de nos MacDo et kebab! on sent qu'ils ont un attachement viscéral à leur terroir et à leurs coutumes.

Aujourd'hui, nous avons été dans le quartier de l'Oltrarno, visite du Palazzo Pitti, construction énorme, lourde, mais à l'intérieur la galerie Palatine et la galeris d'art moderne recellent des œuvres majeures de peintres tels : Botticelli, Raphaël, Lippi, le Titien, Fra Angelico, le Caravage, Veronese, Rubens, Velasquez, des peintres flamands Van Dick entre autres. C'est énorme. J'ai des coups de cœur pour certaines, d'autres me laissent froides, mais je sors étourdie par tant de chefs d'œuvre. Dehors, repas pris dans le quartier, puis petit détour pour encore une fois admirer l'ensemble Duomo-Campanile et rentrer à travers ces rues chargées d'histoire et de contemporain.

Ce soir, match de foot Florence-Rome. De la fenêtre de notre appartement nous avons pu voir a sortie de joueurs de foot romains, qui étaient descondus à l'hôtel Villa Medici, juste en face. Depuis hier soir, il y avait la police qui stationnait et je disais à CE : il doit y avoir une légume, l'hôtel est gardé. Mais je n'aurais jamais pensé que c'était pour des joueurs de foot. Lorsqu'ils sont sortis tout à l'heure, ils ont eu droit à une haie d'honneur, sûrement de supporters. Et toujours avec cet esprit critique qui me poursuit, je n'ai pu m'empêcher de penser : comment veux-tu qu'entre ce qu'ils touchen et l'adoration des supporters, ils ne sentent pas à part, des demi-dieux. D'autant que l'argent et la célébrité pour la plupart d'entre eux, leur sont tombés dessus sans qu'ils aient fait des études ou travaiillé dans l'industrie ou le commerce. Ne s'étant pas frottés au monde du travail, ils prennent ce qu'il leur arrive comme une évidence, et ils passent au milieu de la foule qui les acclame comme des empereurs modernes. Ça me fait penser au tableau intitulé : "l'adoration des bergers", maintenant c'est "l'adoration des footeux", les temps changent, les comportements restent. J'ai fait la même remarque à propos de la violence et de la méchanceté. Dans certains tableaux religieux les peintres montraient, entre autres, Saint Laurent posé sur un gril avec dessous les charbons ardents, il grille comme un poulet ; dans un tableau on voit "le crucifiement de Saint Pierre", retourné la tête en bas avant d'être remis à l'endroit, si l'on peut dire! dans d'autres, Judith tenant dans sa main la tête de Holpherne. Des scènes de violence il y en a autant que des scènes d'amour, et maintenant, malheureusemnt cela n'a pas changé. Les fous de dieu, les intégristes islamistes continuent à perpétrer ce que lon voit dans les tableaux. La sagesse, la bonté ne sont qu'une facette de l'âme humaine et elles ne sont pas prêtes à remplir tout le tableau!

L'heure du départ sonne. 

Au revoir ou Adieu Florence ?

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