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Marianne-Madelon
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11 septembre 2018

Que met -on comme sens sur le mot terreur ?

 J’ai déjà écrit sur la terreur. En histoire le mot est terriblement connoté . Il correspond à une partie de la période révolutionnaire. Sa signification au fil du temps prend de l’importance. Son sens devient : une période de l’histoire où on a connu les pires abominations. Oui, les Thermidoriens se sont approprié le mot , et les hommes au cours de l’histoire en ont gonflé le sens . Comme si tout au long de l’histoire de l’humanité il n’y avait pas eu de la terreur.

Alors pourquoi ne parle -t-on  pas de «  nouvelle terreur » la période révolutionnaire de 1848? Mais simplement parce que ce n’est pas le peuple qui était aux commandes. 

Et pourtant le sang a aussi beaucoup coulé.

  « La Révolution de 1848 .

 Le peuple se rebelle contre la Monarchie de Juillet.

 Février 1848: Manifestations: - - 52 morts sur le pavé . Louis-Philippe abdique.  Gouvernement provisoire, compromis entre la classe bourgeoise et le monde ouvrier. Lamartine y joue un rôle important: « ce n’est pas la rue qui fait la loi ».

 Mars: abolition de l’esclavage, mais suffrage universel masculin uniquement. Suffrage faussé, car beaucoup ne savent pas lire, on distribue les votes devant les églises donc devant le curé ou le noble, la classe populaire n’a pas l’argent pour faire imprimer ses bulletins de vote.

 Mai : les chefs socialistes , Raspail, Blanqui, Albert, Barbès sont arrêtés.

 Juin :  le 21 les Ateliers Nationaux sont fermés. D’où : ouvriers au chômage, obligation pour les jeunes ouvriers de 18 à 25 ans de s’enroler dans l’armée, les autres doivent partir travailler dans les départements. 

 23 juin : Barricades

24 Juin : le gouvernement est renversé . Tous les pouvoirs sont aux mains du général Cavaignac.

25 Juin: c’est la curée. Les barricades succombent, les insurgés sont mitraillés, on assiste à d’epouvantables scènes de tueries. Tocqueville :  « ce n’est pas une émeute, c’est le plus terrible de toutes les guerres civiles, la guerre de classe à classe... »

 Devant le Panthéon un grand nombre de prisonniers furent massacrés après avoir déposés leurs armes. À la prison St Lazare plus de cent personnes furent fusillées dans la cour transformée en abattoir , dans la caserne de Tournon les décharges se succedaient sur les prisonniers. Cavaignac promettait la vie sauve aux insurgés qui se rendaient  puis les faisait exécuter et balancer leurs corps dans la Seine.  200 à300 prisonniers périrent dans les caves de l’Hotel de Ville. »

 Bref, une véritable boucherie. Mais cet espace temps n’est pas appelé «  la Terreur » dans l’Histoire.

«  Un certain Pierre Marie, ministre du travail a même le culot d’écrire à  l’époque:« c’est la barbarie qui a osé lever la tête contre la civilisation. » Et lui et son gouvernement n’ont ils pas fait régner la terreur pendant cette période? Non, ce mot est uniquement réservé à la période révolutionnaire de 1793-1794.

 On compte entre 4000 et 5000 insurgés morts durant 5 jours! Plus de 1600 exécutés sans jugement. Les jours suivants ça continue: 25.000 arrestations, 10.000 condamnations à la prison ou à la déportation. Et ce pour Paris seulement! 

Alors , vive le République bourgeoise de 1848!! 

Ces moments furent « les saturnales de la Réaction » dixit Félicité de Lamennais , ancien prêtre , député en 1848.

 François Arago, notre grand homme du département, Président du Comité Exécutif s’est pris en pleine figure cette terrible phrase :  « Ah! Monsieur Arago! Vous n’avez jamais eu faim! »

 

Ce résumé est extrait du travail de l’historienne  Gilda Landini- Guibert. 

N'empêche, le sens des mots....

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