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Marianne-Madelon
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16 février 2019

Louise Michel

  Je viens de finir les « Mémoires » de Louise Michel. Globalement c’est un peu décevant pour moi, lectrice du XXI eme siècle.

 Elle ne relate pas suffisamment les circonstances historiques dans lesquelles elle s’était engagée, mais elle n’est pas historienne!  Elle était une révolutionnaire, féministe ,du XIXeme siècle. Mais avant tout, elle apparaît comme une poétesse , elle a entre autre envoyé des poèmes à Victor Hugo qui lui a répondu. Ses mémoires sont couverts de poèmes . Ensuite elle a été institutrice, et elle a employé ce sacerdoce aussi bien en France qu’en Nouvelle Calédonie pendant le temps de son exil.

 Et puis elle s’est engagée révolutionnairement pour la Commune de Paris en 1871 et la IIIeme République naissante, bourgeoise ne lui a pas fait de cadeaux! Les Versaillais l’ont emprisonnée et envoyée aux antipodes.

 Je vais donc recopier des paragraphes de ses écrits afin de mieux saisir L. Michel. Cependant il faut que j’ajoute le grand amour de LM. pour sa maman, présente  tout le temps dans ce livre. Elle fait aussi beaucoup référence à son enfance où elle a vécu heureuse dans une famille qui l’a aimée et qui lui a appris l’idee de Liberté.

 

  «  C’est le tas des inconscients qui, sans le savoir, étayent les tyrannies, prêts à prendre à la gorge et à entraîner sous l’eau quiconque veut les sauver; c’est le grand troupeau qui tend le cou au couteau et marche sous le fouet. »  Ça n’a pas changé malheureusement, mais actuellement il semblerait que certains se réveillent sous la menace du couteau.

   « Esclave est le prolétaire, esclave entre tous est la femme du prolétaire. Partout l’homme souffre dans la société maudite, mais nulle douleur n’est comparable à celle de la femme. » 

   « Nous voulons, non pas quelques cris isolés, demandant une justice qu’on n’accordera jamais sans la force, mais le peuple entier et tous les peuples debout pour la délivrance de tous les esclaves  qui s’appelle le Prolétariat. » 

c’est ce que tentent de faire actuellement les GJ, mais il n’y a pas encore la masse du peuple....

  «  Les êtres, les races, et dans les races, ces deux parties de l’humanité : l’homme et la femme qui devraient marcher main dans la main et dont l’antagonisme durera tant que la plus forte commencera ou croira commander à l’autre, réduite aux ruses, à la domination occulte qui sont les armes des esclaves. Partout la lutte est engagée. Si l’égalité entre les deux sexes était reconnue, ce serait une fameuse brèche dans la bêtise humaine.... Il y a fichtre longtemps que nous avons fait justice de cette force là, et nous sommes pas mal de révoltées, prenant tout simplement notre place à la lutte sans la demander. »

  Elle fait une description apocalyptique de la condition de la femme au XIXeme siècle, surtout dans les villes où elles sont prises entre l’enclume et le marteau. L’enclume leur  mari, le marteau  la prostitution. 

 «  Là-bas bas en Calédonie, sur un rocher énorme, ouvrant comme une rose géante ses pétales de granit tachés de petites coulées noires de lave, pareilles à des filets de sang noir, est une strophe d’Hugo que j’y ai gravée pour les cyclones : 

      Paris sanglant, au clair de lune,

      Rêve sur la fosse commune.

      Gloire au général Trestaillon !

      Plus de presse, plus de tribune, 

      Quatre- vingt neuf porte un bâillon; 

      La Révolution, terrible à qui la touche, 

      Est couchée à terre; un Cartouche 

      Peut ce qu’aucun Titan ne put.

      Escobar rit d’un rire oblique. 

      On voit traîner sur toi, géante République, 

      Tous les sabres de Lilliput; 

      Le juge, marchand en simarre, 

      Vend la Loi.

       Lazare, Lazare, Lazare! 

            Lève toi!  »

 voilà Louise Michel. 

Pour mieux comprendre : le Cartouche est un projectile, un obus. Le simarre est le nom de différents types anciens de robes.

Escobar, jésuite espagnol ( 1589-1669) casuiste , que Pascal attaqua avec vivacité dans «  Les Provinciales ». 

 La référence au général Trestaillon c’est le général Mac -Mahon qui était à la tête de l’armée versaillaise . 

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