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Marianne-Madelon
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3 avril 2019

Voyage en TUNISIE

   1er jour. 

Impression .  Les villes sont les villes du Maghreb. Constructions sans plan de ville, détritus le long des voies, sacs plastiques partout. Par contre assez peu de mosquées en comparaison du Sénégal et à l’Éthiopie ( mais en Éthiopie compétition entre les mosquées et les églises chrétiennés ). De plus les mosquées paraissent neuves ou ont été bien entretenues.

 La plaine s’étend jusqu’à la mer, couverte d’oliviers, d’agrumes, mais aussi de cultures jardinières; maintenant cueillette des artichauts, fèves, petits- pois; et champs de blé et de seigle . Je repense aux romains qui avaient fait de cette région leur grenier. La terre est belle, une sorte de lœs, sans cailloux. Plus loin des collines qui ressemblent comme des sœurs à nos Corbières. La végétation est méditerranéenne c’est à dire la même que chez nous. Par contre nous avons vu un arbre remarquable: un Olivier magnifique, planté sous la domination de Carthage, soit un arbre de 2.500 ans! Et une autre chose étonnante: la source ferrugineuse de Korbous où l’eau gicle à 70°, de la colline calcaire au travers d’un gros trou, pour se jeter à 10 mètres de la mer. Elle sort avec une puissance incroyable et parait- il toute l’année avec ce haut débit. Il doit y avoir une sacrée nappe souterraine .

  Mais la première chose qui s’est passée, c’est que, sitôt les bagages à la chambre, de suite, on nous a emmené à Nabeul voir un potier et un tailleur de pierre. J’ai eu une pensée émue pour Gilles Guez qui nous parlait à notre époque strasbourgeoise de sa ville natale de Nabel et de ses poteries. Pour le tailleur de pierre, le guide a dit des bêtises sur l’origine des roches travaillées, et il voyait du porphyre là où il n’y avait seulement que du calcaire. Je n’ai pas pu m’empecher de le lui faire remarquer! 

À Kerkouène on a vu un site archéologique qui datait des phéniciens . Il en reste un morceau de mur remarquable, en forme d’arête de poisson. Il côtoie des restes de murs romains, et l’on a pu voir les systèmes d’écoulement des eaux, et des lieux qui ressemblaient à des salles d’eau; un reste de revêtement de sol qui fait penser à une pré mosaïque avec dessus dessiné le signe de Tanit, déesse de la fertilité pour les carthaginois, et une citerne en pierre pour conserver l’eau.

     Journée farniente. Enfin! Vite dit. Le matin spa, en fait hamam puis massage aux huiles essentielles. Agréable. L’espace Bien-Etre, dans l’hôtel, est luxueux, musique reposante adéquate , entre autre : le concerto d’Aranjuez. la salle de massage dans la pénombre, et les mains de la jeune masseuse superbes, douces et fermes à la fois. Repas buffet pris à l’hotel. L’hôtel 4 étoiles est moderne, très grand et commun à ce genre d’hébergemen, c’est à dire avec le confort dévolu à cette clientèle, mais sans véritable âme. Dehors, 4 piscines, une aire de jeux pour enfants, des toboggans qui plongent dans une piscine, un coin extérieur pour coktails en été, et la plage immédiatement après. Mais comme plage, le même problème que chez nous, soit un espace plage des plus étroits, peut-être 15à20 mètres tout au plus. La mer ici aussi rogne et monte.

 L’apres-midi nous avons loué un taxi et sommes parties voir la vieille médina d’Hammamet. ( les quatre femmes, les deux hommes sont restés à l’hotel). Nous nous sommes particulièrement intéressées à une boutique de parfums et cosmétiques bio, à base de plantes comme l’argan et les figues de barbarie. Ça paraît être un débouché intéressant pour eux. J’ai acheté une crème pour le visage, et dans une autre boutique du safran, mais qui je pense n’aura pas les mêmes propriétés que celui de chez nous, le pistil est beaucoup plus ouvert que ce qu’on le vend chez nous, et le prix est aussi très, très différent.

  C’est la première fois que je voyage hors de France sans toi, et pourtant tu es à mes côtés. Mais faut que je me débrouille toute seule avec les dinars ( l’argent tunisien) chose que tu faisais quand nous partions, et je me laissais porter, c’etait si facile...

     4 eme jour.

   Visite de Carthage et Tunis.

    Carthage  : ville dont le nom fait rêver, comme Rome et Athènes. Déception. Presque rien vu comme trace  antique. Le guide nous a fait l’impasse de l’amphithéâtre. Nous  avons seulement vu les restes archéologiques d’une nécropole punique ( quelques traces) en plein dans les herbes avec un morceau de mur apparent, puis les Thermes d’ Antonin dont il ne reste que le soubassement mais qui étaient d’une étendue gigantesque. Un plan nous permet d’en mesurer la grandeur et de rester songeur quant au « travail de romain » , terme non surfait! Ce qui est incroyable , c’est que ces thermes sont situés au  bord de la mer, et qu’ils ont dû construire un aqueduc pour faire arriver l’eau douce dans ce site, alors qu’ils avaient l’eau salée à deux pas. Mais en ce temps là, on ne se baignait pas dans l’eau de mer. La mode! À quoi ça tient! 

Plus loin nous avons vu, les deux ports de Carthage historique : au premier plan, le port rectangulaire de commerce, et en retrait, à l’arriere, un port rond de guerre avec une petite île en son centre. Puis notre mini bus a grimpé sur la colline où nous avons admiré le village typique de Sidi Bou Saïd, village aux rues étroites, pavées, aux maisons blanches peintes à la chaux, et aux portes , volets, et grillages peints en bleu. Blanc sûrement pour renvoyer les rayons ardents du soleil, bleu comme la mer et le ciel, mais plus sûrement pour éloigner les insectes, mouches et moustiques....  Enfin, c’est mon  interprétation.

Puis discussion ardue avec le guide qui voulait nous faire sauter la visite du musée du Bardo. Bref vers 13h nous avons pu aller le voir, au pas de course. Et là, merveille, je suis tombée en extase devant les mosaïques, tant par leur profusion que par la qualité du savoir faire des ouvriers de cette époque. Et le tout est en assez bonne conservation. Mais horreur, pour arriver jusqu’aux plus belles, nous marchions «comme un seul homme » sur un grand nombre d’entre elles. Aucune précaution de préservation. Pourtant ils rentrent déchaussés dans les mosquées. Ils auraient pu les faire contourner.

 En réfléchissant :  comment se fait- il qu’ils aient autant de mosaïques et qu’il reste si peu de traces de ce passé ? Oui, ça doit revenir très cher l’entretien, et l’état  va au plus urgent. Puis nous sommes allés manger un couscous dans un resto de la ville. Ensuite une partie du groupe est allée faire un tour dans la vieille médina, pour ma part, je suis repartie me protéger du froid dans le mini bus, car le temps était couvert, un vent froid soufflait et je n’etais pas assez chaudement couverte. Puis retour à l’hotel. 

      Pour l’instant aucune trace d’ Hannibal. Serait ce un rêve? Le guide motus. Mais il a fait assez peu d’histoire ancienne. L’aperçu de la ville de Tunis est une ville assez propre, bien sûr embouteillée par les voitures et camions, et comme celà correspond à leurs vacances scolaires, beaucoup d’enfants qui batifolent.

  5 eme jour. Journée libre.

Nous sommes allés découvrir le marché de Nabel. Authentique. Le monde se presse dans les allées, beaucoup de détritus plastiques jonchent la chaussée . Tout est à vendre: des poteries, du travail de l’olivier, à la bijouterie de pacotille jusqu’aux vêtements, neufs ou usagés, aux marchés aux légumes, à la viande, et aux épices. Il y a de tout. Actuellement c’est la saison des artichauts et petits pois qu’ils présentent étalés sur des nattes par terre. Il y a tellement de monde qui se presse dans les allées qu’on se demande quand ils travaillent, surtout si on regarde les terrasses de café, remplies d’hommes qui sirotent des boissons et qui ne travaillent pas. Quel est le taux de chômage en Tunisie?

Dans le marché de Nabel, j’ai pris en photo une sculpture qui me faisait penser aux sculptures soviétiques glorifiant les courageux partisans lors de la 2 eme guerre mondiale. Elle est de la même facture, un soldat s’élance un drapeau rouge à la main, mais au lieu de l’étoile avec la faucille et le marteau, il y a un croissant blanc et une étoile rouge. À côté de lui, un autre homme, le tenant par le bras, grimpe avec lui.  

     Pour moi, j’ai attrapé la touristà et j’ai l’impression de me liquéfier. J’aurais bien aimé aller marcher le long de la plage, mais mon ventre me l’interdit. Dommage. Sonia m’a donné des médicaments, j’avais épuisé les miens. 

   

    Réflexion sur le monde qu’on côtoie au restaurant de l’hôtel .

 Il y a des européens en petit nombre et des maghrébins et peut être des arabes ( arabes venant de la péninsule arabique) . Il y a beaucoup d’enfants, ce sont les vacances scolaires. Constatation, les hommes sont habillés modernes, à l’européenne, sauf un en djellaba  et longue barbe hirsute. Les femmes sont en majorité coiffées et en longues tenues. Coiffées c’est à dire avec les foulards cachant bien les cheveux, serrés sous le cou, de couleur ou bien blanc , rare, ou noir très courant. Certaines portent pantalons et par dessus robes, d’autres, nombreuses, ont la camisole noire, cachant bien leur silhouette. Remarque méchante: c’est pas trop grave, elles sont grosses. J’en ai remarqué une ce midi, jeune, très grosse , habillée d’un manteau marron clair qui la boudinait, avec fausse fourrure autour du col et aux poignets. Et bien elle a mangé comme ça. La fourrure trempant dans l’assiette.... Et avant hier soir, alors le bouquet! Une femme portant lunettes de vue, avec un hidjab.Son mari habillé moderne, avec TShirt moulant un torse jeune, jean, et des enfants habillés normalement. Alors fallait voir le cirque qu’elle opérait pour manger! J’étais fascinée. Elle levait son voile noir qui recouvrait évidemment ses lunettes, enfournait une bouchée, et retombait vite son voile. Je me pose la signification véritable  de cette mascarade. Seule au milieu de cette diversité avait-elle besoin de faire ce cinéma? Était ce de la provocation, était-elle vraiment croyante, mais en quoi est-ce une marque de croyance de s’empêcher  de manger normalement, ou bien obeissait- elle au doigt et à l’oeil à un mari aux apparences normales? En quoi avait-elle besoin de se faire remarquer dans un lieu clos? Pour moi c’est un mystère.

 Il y a cependant quelques maghrébines sans foulard, mais dans l’hotel elles ne sont pas nombreuses. Par contre dans Tunis j’en ai vu d’avantage. Cependant malgré ces remarques, les gens sont gentils et avenants. Hier soir un groupe fêtait les 11 ans d’une petite fille, le restaurant lui avait confectionné un grand gâteau, et bien les mamans sont venues nous en apporter une part. C’etait gentil, sympathique et convivial. 

Cet après-midi j’ai eu droit au jacuzzi, plus massage par un masseur très compétent. Il m’a massé le dos et a travaillé sur des tensions qu’il a senties et qui me bloquent très souvent. Ah! Clo, ton ombre, tes mains! 

       Aujourd’hui, visite de Kairouan.

 La ville est à l’intérieur des terres, zone semi- aride, mais chose étrange avec quand même des sortes d’étangs d’eau salée, eau de pluie qui se conserve en surface, le sol étant argileux. Ce qui fait que nous avons vu de nombreuses cigognes, perchées sur leurs nids. La vieille ville est entourée par de magnifiques remparts dont le soubassement est fait de gros blocs datant des romains. La mosquée est belle dans sa simplicité. C’est la plus ancienne du Maghreb. Les colonnes qui soutiennent les voûtes (arcs byzantins) sont toutes des colonnes en marbre de l’époque  Romaine. Pour construire la mosquée ils se sont servis sur place, comme les chrétiens l’ont fait sur des sites païens. À l’interieur nous  avons admiré le travail du stuck et les carreaux de faïence, au bleu dominant. Après le repas plus que moyen, direction Sousse, ville portuaire dont les remparts entourent la médina. Toutes ces villes tunisiennes possèdent des remparts magnifiques, certains datant de la période byzantine. Constantin et Justinien ont laissé des traces.

 

         7 eme jour

   Matinée libre. Ça va bien tomber. Je vais rester à la chambre. Je vais me reposer. J’ai passé une nuit «  Apocalypse now » . De 11 h jusqu’a 3h du matin je me suis levéé toutes les dix minutes....J’ai repris des médicaments. 

      Le jour du départ, mon ventre m’a laissée tranquille . Mais nous avons eu 4 heures d’attente à l’aéroport . Arrivée à Toulouse à 11 heures du soir. 

Voyage un peu décevant au niveau historique, mais beau dans son ensemble.

 

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