Suite de l'effet Soulages

Le lendemain. Nous sommes allés à Conques. Impression à la vue du village, magnifique. Unité dans la pierre, dans les constructions ; calme et sérénité en promenant dans les rues. Et puis on arrive sur l'abbaye, romane, une splendeur. Et là, il faut bien le dire, j'ai été choquée par l'aspect saugrenu des vitraux enchâssés dans ce splendide édifice. Cela m'a paru une imposture. Ce blanc  fadasse des vitraux , aux traits coupés au couteau, tantôt horizontaux, tantôt en biais, tantôt incurvés, m'ont déplu terriblement, je me suis dit : "s'il veut faire du moderne, il n'a qu'à poser ses vitraux sur une église moderne, pourquoi abîmer cet extérieur?"

Et puis nous sommes entrés dans l'abbaye, et là, vision complètement différente, la lumière entre merveilleusement, se répand, douce, dans le chœur, les absides, la nef. L'opacité des vitraux fait que la lumière filtre sans laisser pénétrer l'extérieur, et pour ce lieu qui se veut recueillement, c'est terriblement réussi. Cet édifice roman est du coup superbement éclairé, et la modernité des vitraux 

passe au second plan.

Ah, Soulages, tu me fais faire décidément de la dialectique, et j'aime, et j'aime pas, et je conclue que c'est réussi. Dans tous les cas, tu ne laisses pas indifférent, et c'est peut être ça ta réussite.

C'est tellement ça, que je continue à cogiter. : 

Est-il dans une recherche métaphysique où il a besoin d'un travail obsèdent, compulsif, répétitif qui le détache de tous les sentiments humains ? Peut-être ainsi il se libère du monde dans lequel il vit et n'en saisit sur sa toile que le reflet? 

Comments

[Léon]

L'effet Soulages n'est donc pas un effet placebo ? Bisous maman