Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Marianne-Madelon
Newsletter
12 février 2016

Le Mimosa

Oh! Combien est agréable la douce odeur du mimosa! Le bouquet que j'ai fait embaume la pièce, et dehors, mon arbre splendide embaume la rue. Que c'est beau un mimosa en fleur, avec ses milliers de petites boules jaune-poussin, qui s'agitent au gré du vent. Et lorsque je baisse les yeux, émerveillement, les violettes pointent leur nez ; oui le printemps arrive. Ne parlons pas des amandiers qui finissent leur floraison, et les abricotiers qui la commencent. Mais gare s'il y a une gelée, alors plus d'abricots pour cet été.

 Et voilà le cycle des saisons qui recommence, immuable, presque semblable à lui-même, s'il n'y avait se profilant à l'horizon le changement climatique.

 Et ma région qui avec son micro-climat pourrait bien devenir un mini désert s'il n'y avait les canaux d'arrosage, construits il y a plus d'un siècle par des hommes vaillants, courageux et ayant le sens du vivre ensemble, le sens du bien commun.

 Car pour alimenter les jardins en eau, ils ont mis leur savoir-faire en commun, et après la construction de ces canaux, ont su gérer l'eau pour le bien de tous. Un organigramme pour chaque parcelle : de telle à telle heure tu auras l'eau, après au prochain et ainsi de suite. Quand le temps d'arrosage tombait la nuit, eh bien ils y allaient, ils n'avaient pas peur de se lever pour aller mouiller leur parcelle, et si parfois des chamaillages pour l'heure de l'eau arrivaient, ça se finissait par des cris, des vociférations, mais pas plus. On se respectait. On respectait le travail.

 Qu'en sera-t-il dans 30-40 ans? 

Maintenant que c'est " le chacun pour soi", que c'est " l'individualisme" qui compte?

  Et qu'en sera-t-il des bonnes terres agricoles, maintenant en grand nombre en jachères, et où l'on implante des maisons, des ensembles, et où les maires, pris de vertiges, pour faire vivre leurs communes croient que plus ils auront d'habitants, plus la commune sera riche. Alors on construit à tout va, et préférentiellement sur les bonnes terres.

 Mais pourquoi je m'afflige comme ça? Je n'y peux rien.

 Alors regarde, ma fille : le mimosa en fleurs, les violettes qui te sourient et le champ de pêchers, en boutons, tout rose.

 ____________________________________________________________________________________________

  Rainer Maria Rilke, extrait du Poème : Heure Grave

...Celui qui meurt en quelque recoin du monde

       Meurt en ce monde sans raison, et me regarde, moi. 

Quelle puissance en deux vers ! Si on pouvait tous s'imprégner de ces vers...

Publicité
Commentaires
Marianne-Madelon
Publicité
Archives
Publicité