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Marianne-Madelon
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2 décembre 2019

La SERVITUDE

       Je lis un dossier sur «  La Servitude dans l’Antiquité », et je découvre que l’étymologie du mot « esclave »est dérivée du Haut-Moyen-Âge à Venise et qu’il découle du mot « slavus », slaves donc, qui à cette époque avaient été réduits en esclavage dans les Balkans par les Germains et les Byzantins. Et que ça n’a rien à voir avec « servus », le mot romain qui a donné « serf ».      Et puis au travers de la lecture, je cogite.

    Je lis ce qu’en pensait Aristote : « L’utilité des animaux et celle des esclaves sont à peu près les mêmes, les uns comme les autres nous aident par le secours de leur force corporelle à satisfaire les besoins de l’existence ....ils sont nés pour obéir ....ils sont les moyens de subsistance indispensables à l’association de l’État et à celle de La Famille ».

 En fait ce discours n’a guère évolué en 20 siècles. On n’appelle plus esclave celui qui vend sa force de travail ou celui qui est au chômage , mais le résultat est sensiblement équivalent qui fait que les dominants imposent leurs volontés aux dominés qui sont obligés de s’exécuter s’ils veulent survivre.

   En poursuivant ma lecture, l’Egypte fait partie un peu d'exception, ce que je savais déjà, c’est à dire que l’esclavage y a été peu utilisé , que les ouvriers travaillant sur les pyramides et temples étaient des hommes libres ( qu’ils ont même fait des grèves, demandant à Pharaon de meilleurs salaires)  par rapport aux grecs, assyriens, et romains où là, l’esclavage faisait parti du paysage courant de la société . Il y a bien eu des « captifs en Égypte, mais cela n’exedait pas 10% de la société. » , et encore cela s’est passé dans l’ensemble sous la période du Nouvel Empire. Donc, « les Grecs qui ne concevaient pas une société sans esclavage, n’imaginaient pas un seul instant que l’on ait pu construire de tels monuments sans y avoir recours, et les premiers égyptologues du XIXeme siècle qui ne pouvaient pas concevoir une société antique sans esclaves, ont continué à entretenir cette idée d’une Égypte esclavagiste . »  Dossier extrait de la revue Égypte Ancienne n* 34, par Vincent Willaime. 

Je continue ma lecture :« On sait depuis peu que les ouvriers bâtisseurs des pyramides et des temples étaient des travailleurs libres et bien traités....les paysans ne travaillant pas lors des crues du NIL étaient employés dans les projets pour le Pharaon et ils étaient logés, nourris et habillés. »

    Alors d’où vient le mythe de l ´esclavage ?

 Moïse sauvé par une princesse égyptienne qui convainc Pharaon « de libérer le peuple juif de l’esclavage et qui le conduit vers la Terre Promise. D’après La Bible l’épisode De l’Exode se serait déroulé sous Ramsès II vers 1200 avant JC, mais la rédaction du texte a été faite V siècles plus tard alors que les Hébreux étaient effectivement détenus en captivité , non pas en Égypte mais à Babylone. » Vincent Willaime continue en écrivant :« Il est probable qu’un petit groupe de travailleurs d’origine sémite entra en conflit avec les autorités égyptiennes et quitta le pays. L’évènement, insignifiant au point de ne laisser aucune trace en Égypte , devint un puissant mythe fondateur pour ces tribus qui le situèrent à l’origine de leur histoire. »

    Mais moi, j’ai aussi souvenance d’un livre que j’ai lu il y a pas mal d’années de Messod et Roger Sabbah, deux frères de religion juive nés au Maroc:« Les Secrets de l’Exode ou l’Origine égyptienne des Hébreux ».

   Eux situeraient l’Exode vers 1345 avant JC, sous Toutankhamon. Ils font référence aux hiéroglyphes et plus précisément à l'écriture hiératique et comparent certains signes égyptiens aux lettres de l’alphabet hébreu où ils trouvent beaucoup de ressemblances.  Ils pensent que le départ des Hébreux vers la Terre Promise n’est autre que le départ de la Cour d’Akhénaton  à sa mort, départ infligé par Aï , vizir et Grand Prêtre d’Amon , grand-oncle de Toutankhamon ( qui n’était qu’un enfant à la mort de son père). En fait Aï conscient de la misère qui s’était développée en Égypte lors du règne d’ Akhénaton voulut arrêter ces dégâts. Il faut savoir qu’Akhénaton, à marche forcée, utilisait des esclaves et même des enfants pour «  la construction rapide de la nouvelle capitale, en plein désert, et qu’il a surexploité la main d’oeuvre qu’il utilisait. Elle souffrait de sous- nutrition et de maladies chroniques. » V. Willaime.  Akhenaton avait institué une nouvelle religion monotheiste d’Aton.

  M. et R. Sabbah : « Aï va changer le destin d’un empire, Aï va changer le destin de toute l’humanité.. »

  Je les cite :« Toutankhaton fut couronné et sous l’influence du Père Divin Aï , prit le nom de Toutankhamon . Cela signifiait le retour à la religion d’Amon. Toutankhamon est un enfant obeissant naturellement à son grand-oncle.  Aï voulait faire oublier la mémoire d’Akhenaton et de Néfertiti ainsi que le nom d’Aton....il fait abandonner la ville d’Akhet-Aton, il la déclare ville maudite, impure, il veut l’effacer de la mémoire pour toujours. »  Les habitants sont obligés d’abandonner leur ville qui est actuellement le site d’ Amarna.  « certains habitants seraient partis pour Thèbes, d’autre pour Memphis, les autres auraient suivi les prêtres monothéistes Yahouds déportés en terre de Canaan. « il fallut attendre les règnes de Séthy Ier et Ramsès II pour voir les temples démontés et détruits. »

   Ils poursuivent dans le chapitre suivant:« le récit biblique et le récit historique laissent perplexe. L’histoire de l’Exode d’Akhet-Aton et celle de l’Exode biblique ne sont peut- être qu’une seule et même histoire. On situe l’Exode sous Séthi Ier ou RamsèsII  mais rien ne le prouve. M. et R. Sabbah penchent plutôt pour le règne de Sémenkharé qui fut le corégent d’  Akhénaton depuis la mort de Néfertiti et qui a conservé la religion monothéiste d’Aton pendant ses 2 ans de règne. «  Le Pharaon de l’exode biblique ne peut être que Sémenkharé, dernier roi monothéiste. » ils pensent que si l’Égypte était restée monothéiste , l’Exode eut été inutile. Ils font souvent référence à Christiane Desroches-Noblecourt éminente égyptologue.

 

         Enfin, tout ça pour en revenir à la Servitude dans l'Antiquité!

    Mais au fil de l’Histoire on se rend compte que la Servitude a peut-être changée d’aspect, mais n’est toujours pas éteinte, éradiquée. Pauvre cerveau de l’Homme qui crée des robots, qui crée des fusées pour aller sur Mars et qui n’est même pas capable de créer une Égalité envers ses semblables !!  

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