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Marianne-Madelon
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28 avril 2019

La guerre des Farines ? Ça vous dit ?

     Extrait des «  Hommes de la Liberté », tome I . Les vingt ans du roi. De Claude Manceron.

  Louis XVI renvoit Necker. Turgot est nommé à sa place.

# En 1774 le pain atteignait 13 sous à Caen. L’Intendant de Normandie s’était  alarmé : « Le peuple qui voit les marchés dépourvus de grains, en accuse la liberté sur le commerce libre des grains » qui fait monter le prix du blé. Et Turgot lui répond :« il n’y a pas lieu de tenir compte des murmures du peuple. Il faut qu’il comprenne , au contraire, que son opposition, ses mouvements et ses violences ne serviront qu’ à faire prendre des mesures les plus efficaces pour le contenir. »

  Et notre Macaron qui se veut neuf  !!! Il reproduit l’histoire. Il est un homme du passé. Sous Louis XVI la guerre des farines, sous Macaron la guerre de l’essence.

      1775

Necker « dénonce la spéculation des Monopoleurs... »    Manceron continue

 « le setier de blé se vend 20 francs le 31 Mars à Pontoise..... le pain va coûter 24 sous à Paris, courant avril 1775. À Dijon : Depuis 2 jours le peuple s’agite le long des grandes avenues...des ouvriers, des ouvrières aussi, viennent des usines où l’on fabrique le velours,le coton, les mousselines, les toiles peintes. Ils n’en peuvent plus. Voilà 8 jours qu’ils ne mangent pas à leur faim..le meunier Janty passe avec une charrette pleine de sacs qu’il refuse de vendre à moins de 18 livres le setier. Les poissonnières de la Halle quittent leur étal et le poursuivent en brandissant des carpes mortes  pour le souffleter...le lendemain mardi 18 avril , on ne rit  plus à Dijon. C’est jour de marché. On vient acheter la farine. Comment faire à 18 francs? On s’en prend au plus riche des monopoleurs, le Meunier Carré...les femmes comme la veille donnent le la, mais plus seulement les poissonnières.  Elles brandissent des bâtons cette fois. On enfonce la porte de Carré qui se réfugie chez le procureur, on se venge en dévastant la maison, on jette les meubles par la fenêtre.

  De Turgot à La Tour du Pin le 20 avril 1775. « Je ne suis pas étonné , Monsieur, du tumulte arrivé à Dijon. Toutes les fois qu’on partage les terreurs du peuple et surtout ses préjugés, il n’y a point d’excès auxquels il ne se porte. »  Et Louis XVI annote: «Autant je désire que mon peuple soit heureux, autant je suis fâché quand il se porte à des excès où il n’y a nulle espèce de raison ».

 Notre Macaron serait capable de dire la même chose.

Le 24 Avril, Turgot écrira au vicomte-mayeur de Dijon :«Ce n’est pas le peuple qui doit vous conduire, c’est la loi. C’est vous qui, chargé de la police, devez régler, conduire, contenir le peuple, et le plier à la soumission pour la loi. »  ( comme un écho, Macaron à la Castagne).

 Mais le soulèvement va s’etendre à Tours, Metz, Reims, Montauban. « A Beaumont, le marchand de blé, le blatier, vend son blé à 32 livres. Les portefaix interpellent le procureur afin qu’il fasse diminuer le blé. Celui - ci ne bouge pas. Alors les portefaix évacuent  le blatier à coups de pied au cul, aidés des femmes, ils s’emparent des sacs de blé et de farine, et ramènent le grain au «  bon prix »: 12 francs le setier, 20 sous le boisseau de farine. Nul pillage . Personne ne se sert. La taxation populaire spontanée naît là, ce jeudi, à Beaumont sur Oise.

 Le virus de la révolte se propage:  le 1 er Mai à Passy, St Germain en Laye, St Denis, le 2 à Versailles, le 3 à Paris.

 Et ces Gilets Jaunes, pardon « ce Bas Peuple » , c’est qui?

 Marguerite Germine, fille revendeuse,Jean Charles Lesguiller 16 ans compagnon à la fabrique de gaze, Jean-Denis Desportes 28 ans fort aux halles, Louis Fillandre 27 ans travailleur aux bois- flottés, Vincent Hamon 23 ans fileur de soie, René Priette 56 ans cadreur de matelas, Philippe Cordelois 26 ans cordonnier, Pélagie Chaumont 21 ans journalière sans asile, Elisabeth Forgerot 24 ans marchande de légumes... Encore et encore...C’est l’invasion de la « populace ». Les voilà les vrais hommes de la liberté . Les hommes du travail qui faisaient et qui font toujours vivre les autres.

  «  Le mouvement enfle progressivement de 8 heures à midi, tourbillonne sur lui même, sans chef, sans direction, passé du centre de Paris à la rive gauche , aux faubourgs puis touché à partir de 16 h au contact des mousquetaires arrivés de Versailles... » Ne me dites pas que ça vous rappelle quelque chose.

«    Voltaire improvise à ce sujet un modèle de reportage imaginaire ( il n’a rien vu) qui donnera une étonnante vision de la Guerre des Farines., lui qui a suivi les événements depuis Ferney, comme un astronome aurait observé une éclipse à la lunette. »

 

      À la même époque Avril-Mai 1775 , sous l’Empire austro- hongrois, Marie-Therese et Joseph II sont abasourdis par la jacquerie qui vient de faire trembler l’empire. « L’insurrection de Bohême n’était pas seulement une simple émeute de la misère. Elle avait rassemblé les protestants de toutes les classes, persecutés pour leur religion, et les paysans maintenus en servage....15.000 rebelles avaient battu les remparts de Prague, puis avaient été écrasés en Bohème. »

Les Gilets Jaunes font tâche d’huile comme la « populace » du XVIII eme siècle dans sa non soumission aux royautés.

 

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