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Marianne-Madelon
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17 janvier 2020

Lectures

       Coup sur coup j’ai terminé deux livres, « La Mort du Khazar Rouge » de Shlomo Sand et « Les Confessions »de Jean Jacques Rousseau.

          Pour « La mort du Khazar Rouge », Sh. Sand règle ses comptes avec l’État d’Israël, avec les chercheurs et enseignants en histoire de son pays, avec les services secrets israéliens pourris comme tous les services secrets du monde, tout ça sur une intrigue policière où il fait intervenir les mœurs de la société, pour, je crois, mieux faire passer la pilule amère qu’il dénonce. Il rejoint par là ses écrits d’historien où il démontre que le peuple juif n’est pas issu d’un seul nid, la terre juive, la Palestine, mais est le résultat d’un essaimage de population au cours des siècles, dû à une religion prosélyte, comme toutes les religions monothéistes. Mais bien sûr, par les temps qui courent, cette analyse des faits historiques est très mal vue. En appelant son livre: la mort du Khazar Rouge, il fait référence à des recherches d’historiens démontrant qu’au cours des siècles, il y a eu des Royaumes juifs éparpillés de l’extrémité de l’Europe, tel

    —- Le Royaume Khazar, situé entre Le Don et La Volga, du VII au XIIeme siècle après JC.  

jusqu’au Moyen-Orient et Afrique, comme

  —-Le Royaume Asmonéen de la reine Hélène d’ Adiabène , du Ier s, avant JC, Royaume correspondant aux territoires kurdes d’aujourd’hui.

  —-Le Royaume d’ Himyar au Yémen , du Ier s. ap JC

  —-Le Royaume Berbère de La Kahina en Afrique du Nord, du VIIeme s. ap. JC.

  —- Le Royaume juif du Simien au nord ouest de l’Éthiopie, royaume des Falashas, du IV au XVII eme s.ap. JC.

      Évidemment cette thèse où il démontre la diversité d’origine du « peuple juif » est très mal vécue par l’Etat sioniste d’Israël car elle met en porte-à-faux la thèse d’un seul peuple sur une même terre.

 

      D’autre part je viens de finir de lire « Les Confessions » de JJ Rousseau, et Il m’apparait, avec presque 3 siècles écoulés, comme un grand naïf, naïf envers ses amitiés, non envers le monde qui l’entourait où là il est lucide et critique.

Il fera les critiques de la société de son époque où il obtiendra le bannissement, sans se rendre compte qu’au fur et à mesure , ses soit- disants amis se révéleront être des gens hostiles et méchants envers lui. Il côtoie la haute société , le haut de la noblesse, et il ne se rend pas compte que par ses écrits il révèle les injustices, les failles du système royal et que par conséquent tout en étant « l’ami » de certains hauts- nobles, il va les mettre en porte-à-faux et par suite se fâcher avec eux. Et c’est là qu’on se rend compte du misérabilisme de vivre dans cette société, où pour vivre de sa plume et pour pouvoir aussi se loger, il fallait faire « bonne figure » à toute cette aristocratie de possedants rentiers qui « s’amusaient » de lui tant que les écrits n’allaient pas trop loin. Et que dire aussi des « Encyclopédistes » qui furent ses amis un temps et qui le dénigrèrent ensuite car «  il allait trop loin » et leur faisait peur par ce qu’il exprimait.

 Il se réfugie en Suisse dans les cantons qui l’ont vu naître et où il croit qu’il pourra finir ses jours, mais les «  citoyens » des villes libres, de « bons bourgeois » sont encore plus horrifiés de ses écrits que les nobles français et lui infligent de façon violente un départ imprévu.

 Je constate que quand il décide d’écrire : « Le Contrat Social » c’est en pensant à Genève et Venise, où il a vécu un certain temps, qu’il élabore la critique de leur gouvernance et non en pensant à la gouvernance de la France. C’est parce que, me semble-t-il, Genève et Venise étaient des républiques, qu’il a pu prendre appui sur ces exemples, tout en essayant de les perfectionner, qu’il a pu laisser sa pensée cheminer vers une vision d’améliorer les lois qui régissent un pays. À Genève, à l’époque, il y avait des citoyens. En France il y a des sujets. Je pense que la confrontation de situation entre des cités - états et les royaumes environnants tel, la France, la Savoie, la Lorraine, lui a permis d'élaborer sa pensée pour écrire Le Contrat Social.

  C’est vers 1756, il a entre 40 et 50 ans, qu’il cogite un livre qu’il aimerait appeler:« Institutions politiques » dans lequel il se pose la question :«Quelle est la nature de gouvernement propre à former un peuple vertueux, le plus éclairé , le plus sage? » Et apparaissentl les mots : la raison, la vertu,la morale. Il esquisse un livre dont il dit y penser depuis 14 ans et dont « le titre aurait été : La Morale sensitive où le Matérialisme du Sage. » Il médite en même temps un système d’Education que Mme de Chenonceaux lui « avait prié de s’occuper, car celle de son mari la faisait trembler pour son fils. »

   Il est ami de Diderot, et d’Alembert dont il s’apercoit après  bien des années combien ils ne sont pas ce qu’il croyait , ainsi que Grimm. Il est aimant et naïf et se fait avoir. Il se crée une morale sans mensonge, sans faux- semblant, éloignée des conventions du XVIIIeme s.où les puissants font leur loi, basée sur l’argent, le titre, l’apparence et qui sous des airs de largesse de vue sont tous accrochés à leurs privilèges.

  Sa vie sera un rêve éveillé . Par contre ce que je ne m’explique pas, et sur lequel il est très discret, est son abandon de ses 5 enfants qu’il a eu avec Thérèse, laquelle paraît aimante mais potiche. Il y fait allusion, mais il n’explique rien. Ce comportement et les arguments qu’il donne au fil de sa vie sont étranges. Il paraît comme un homme par moments dissocié. C’est d’autant plus visible quand on lit :« Rousseau juge Jean- Jacques, dialogues. ». C’est un faible, un doux, un rêveur qui manque de répartie dans « La bonne société » et qui se tait oralement quand il est mis en difficulté. Alors il se libère dans ses lettres et écrits. Mais pour l’abandon de ses enfants, je mettrai une touche d’excuse : on lui reproche de les avoir abandonnés , mais il faut savoir  que c’était chose courante à l'époque et nombre de ces dames nobles qui vagabondaient en amours adultères ne se gênaient pas pour déposer leurs cadeaux aux institutions récupérant les « enfants trouvés ».

  Par contre, actuellement il peut paraître comme un précurseur . Il s’oppose aux Encyclopédistes qui croient au progrès, comme nous l’avons cru jusqu’alors, tandis que lui prône la vertu et l’amour  de la nature. Ça peut paraître enfantin, naïf,mais dans notre monde  à la dérive, où tout a été basé sur l’argent, le tout- progrès, sans tenir compte de ce que peut nous donner notre planète et où nous jouons les apprentis sorciers avec entre autre la modification du climat, Rousseau apparaît comme un précurseur.

  Comme il a été précurseur de la pensée révolutionnaire. Il ne lui a manqué qu’une dizaine d’années pour qu’il puisse savoir qu’il fut l’ inspirateur de notre 1 ère Révolution.

 Pauvre Rousseau qui a eu une vie cahotique, faite au départ, d’une éducation sans maman, puis qui a été balloté pendant son enfance et son adolescence , qui a été aimé puis détesté par la noblesse et la grande bourgeoisie car il conférait la souveraineté au peuple et l’égalité civique devant la Loi . Il a été peut être paranoïaque, mais si on se penche sur sa vie, il y a peut- être de quoi. Pauvre Rousseau! 

 

Moi aussi j’admire la nature et actuellement je m’émerveille  de petites violettes qui pointent leurs  pétales dans mon jardin. Bientôt ce sera le mimosa....

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